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Donner de la valeur à vos valeurs

Lettre mensuelle - Septembre 2023

MACRO CORNER - A quel point faut-il s’inquiéter de l’économie européenne ?

Après un net mais bref redressement en début d’année, les perspectives économiques européennes inquiètent à nouveau. L’activité ralentit sensiblement, et l’inflation a même un peu remonté au mois d’août. Les craintes de récession, voire de stagflation, sont-elles justifiées ?

Au cours de sa dernière intervention, Isabel Schnabel, membre éminent de la BCE, souligne le risque que l’économie de la zone euro connaisse un épisode de « stagflation », c’est à dire de stagnation de l’activité avec une inflation persistante. Le climat des affaires mesuré par les enquêtes auprès des entreprises a en effet beaucoup rebaissé depuis le mois de mai (graphique 1), ce qui pourrait se traduire par une stagnation économique au troisième trimestre, voire au-delà. Avec la fin du boom de réouverture post-Covid dans les services, boom qui avait protégé l’emploi l’année dernière, les perspectives du marché du travail se fragilisent. Les conditions de crédit se sont de plus nettement resserrées, et les politiques budgétaires sont devenues moins accommodantes. Enfin, les stocks industriels sont jugés nettement trop élevés par les entreprises interrogées, ce qui n’est pas de bon augure pour la production.

Pour éviter que ces éléments négatifs ne débouchent sur une récession en zone euro, il est crucial que la consommation se reprenne. Une des conditions nécessaires à cette reprise est la désinflation. Le chiffre d’inflation du mois d’août (+0,6% sur le mois pour les prix à la consommation en zone euro, après -0,1% en juillet) interroge ce processus. Cependant, le mauvais chiffre d’inflation en août est concentré sur l’énergie. Hors énergie, l’inflation continue de baisser dans la quasi-totalité des secteurs, et l’indicateur avancé de l’inflation construit par les équipes de la Banque centrale européenne (le ‘PCCI’, pour ‘Persistent and Common Component of Inflation’) suggère que l’inflation annuelle devrait se diriger vers 3%, contre 5,3% aujourd’hui (graphique 2).

Isabel Schnabel exprime cependant ses craintes que la désinflation européenne soit ralentie par les problèmes d’offre industrielle issus du choc énergétique de 2022, ainsi que par le faible niveau du chômage. Pourtant, la désinflation du premier semestre a été rapide. En rythme annualisé sur les 6 derniers mois, l’inflation de la zone euro est déjà très proche de 3%, contre 10% l’année dernière. Cette désinflation a permis une remontée de la confiance des ménages et une stabilisation des ventes au détail depuis le début de l’année (graphique 3). Sauf choc externe, les
gains de pouvoir d’achat devraient donc continuer, les salaires grimpant en ce moment à un rythme un peu supérieur à l’inflation.

Au total, le débat sur les perspectives de croissance en Europe d’ici la fin de l’année
reste assez ouvert. Les risques de récession existent indéniablement, mais le contexte de
désinflation réduit ces risques, ainsi que la dynamique à ce jour intacte de l’investissement « vert » des entreprises. Les juges de paix seront le marché du travail – qui ne doit pas flancher – et les prix de l’énergie (prix du pétrole, prix du gaz naturel pendant l’automne/hiver, etc.).

Sur les marchés, la fragilisation des perspectives économiques européennes depuis le printemps a déjà été en grande partie intégrée. D’abord parce qu’elle surprend moins, comme l’indique les indices de surprises économiques de la zone euro, qui remontent un peu après leur plongeon du deuxième trimestre. Ensuite parce que la valorisation des actions européennes (mesurée sur l’indice équipondéré) se retrouvent tout en bas de l’échelle des
marchés développés, deux points en dessous de la moyenne mondiale en termes de PER1
(graphique 4). Enfin, le ralentissement économique récent commence à faire hésiter la BCE, ce qui diminue le risque d’une nouvelle flambée des rendements obligataires souverains, au moins pour les prochaines semaines. Par conséquent, les risques de baisse sensible des marchés des actions européennes sur la seule base des inquiétudes économiques en zone euro nous semblent plutôt modérées à ce stade.

MICRO CORNER - Comment inscrire des thématiques d’investissement dans une gestion patrimoniale de son épargne ?

Nous vous annoncions en juillet dernier la récompense reçue par H24 Finance pour le fonds Dorval Convictions dans la catégorie « Fonds diversifiés- Dynamique euro ».

Nous avons le plaisir de vous inviter à notre prochaine visioconférence le jeudi 21 septembre de 10h30 à 11h sur le thème : « Comment déléguer son exposition aux actions européennes ? »

Les fonds durables abordent des thématiques de plus en plus variées et ciblées

Ces dernières années, les placements responsables ont connu une croissance à 2 chiffres. 8342 milliards d’euros sont investis actuellement en France dans des fonds labellisés ISR3, Greenfin4 ou Finansol5. La règlementation a encouragé ce développement. La loi Pacte a porté cet essor via l’assurance vie, en imposant dès janvier 2021 la proposition d’au moins une unité de compte labellisée par chacun des trois labels référents au sein de tous les contrats multisupports. La réglementation internationale MifID II a impliqué les intermédiaires financiers dans l’effort de pédagogie autour de la finance durable, en leur confiant l’administration d’un questionnaire sur les préférences responsables de leurs clients souhaitant investir en assurance vie. Les épargnants sont ainsi incités à réfléchir aux causes qu’ils veulent défendre en allouant leur épargne en privilégiant les entreprises engagées en faveur de ces enjeux, ou en excluant celles qui les ignorent.

Les sondages (IFOP) montrent un intérêt majeur des Français pour la lutte contre la pollution et le changement climatique (74%) mais aussi pour le bien-être au travail (63%). Or, ces enjeux ne se retrouvent pas ou sont peu représentés dans l’allocation des fonds avec une approche généraliste. La finance durable constitue la plus noble et la plus belle façon pour un épargnant d’orienter son épargne. Elle rend visible la matérialité de l’investissement. Les critiques récentes envers le label ISR montrent l’attente de solutions de placements les plus pures possibles en matière de performance ESG (environnementale, sociale et de gouvernance).

Le recueil des souhaits des épargnants est de nature à encourager l’apparition d’exclusions nouvelles (alcool, OGM, utilisation des animaux…) correspondant à cette exigence, et aux convictions éthiques et ou religieuses de chacun (véganisme…). En conséquence, des fonds thématiques ciblés pourront apparaître sur des enjeux spécifiques (emploi local, femmes dirigeantes, inclusion des personnes en situation de handicap, biodiversité…). Les asset managers, assureurs et conseils en gestion de patrimoine s’attachent à répondre au mieux à ces attentes.

L’investisseur responsable doit veiller à diversifier ses placements durables

Les placements responsables sont des briques essentielles de la construction patrimoniale. L’attrait pour une thématique d’investissement porteuse de sens pour l’épargnant ne doit pas lui faire oublier les règles de la construction d’une allocation d’actifs patrimoniale. La diversification des actifs reste clé pour maîtriser son exposition aux risques et optimiser le potentiel de croissance de ses placements. Un patrimoine investi à 100% sur une thématique unique et spécifique est contraire à une bonne gestion des risques de marché. Par nature, les technologies nouvelles connaissent des hauts et des bas en bourse. Par exemple, les énergies renouvelables ont fortement progressé dans les années 2000, avant de se replier, de rebondir vers 2016 et de fléchir depuis 2020. Certaines thématiques se démodent voire disparaissent au fil du temps. Nul ne peut affirmer que des entreprises de l’hydrogène ou des véhicules électriques ne seront pas supplantées par l’apparition d’une technologie de rupture à l’avenir. L’investisseur doit donc avant tout garder à l’esprit que son choix de placement répond à un objectif de vie (préparer sa retraite, financer un projet…).

Solliciter les conseils d’un professionnel de la gestion de patrimoine est recommandé pour bien choisir ses placements, durables ou non. Cet accompagnement apporte les notions pédagogiques clés pour les épargnants souhaitant piloter leur allocation d’actifs tout en disposant de conseils et d’analyses avisés. Les conseillers en gestion de patrimoine et conseillers financiers effectuent une veille permanente des produits de placement et des cycles économiques. Ces professionnels de la finance savent analyser la composition de chaque fonds et expliquer à l’épargnant les avantages d’un portefeuille diversifié. Il est possible d’investir dans une thématique responsable précise avec un fonds qui porte une attention particulière à la diversification de ses investissements. Par exemple, le fonds Dorval European Climate Initiative (SRI6 4) fédère 8 thématiques durables aux enjeux différents (eau, économie circulaire, énergies renouvelables, biodiversité…), contribuant toutes à la lutte contre le changement climatique.

Les convictions de gestion orientent la performance durable d’un fonds responsable

La préservation de l’environnement est un enjeu global. Toutefois, le développement durable encourage une action locale et adaptée au plus près des territoires afin de tenir compte des différentes disparités d’un territoire à un autre (culture, environnement, réglementation, etc.). Or, la plupart des fonds thématiques sont investis à l’échelle globale, sur des valeurs peu connues en France. Investir dans un fonds thématique durable investi en Europe permet aux épargnants de financer l’économie locale et le développement d’entreprises européennes dont les solutions sont visibles dans nos quotidiens. C’est un gage de la performance extra-financière du fonds, à savoir l’amélioration des pratiques des entreprises sur des critères ESG.

La performance financière reste le critère déterminant dans le choix d’un placement pour de nombreux investisseurs. Pour autant, les rendements passés ne préjugent pas des performances futures. L’éducation financière et extra-financière des épargnants est essentielle pour bien comprendre cette maxime boursière. Le cours d’une valeur monte généralement quand les perspectives de chiffre d’affaires et de rentabilité dans les prochaines années sont supérieures aux anticipations des investisseurs. Pour un fonds rassemblant plusieurs valeurs, la performance est générée par la capacité à sélectionner les titres et à faire évoluer l’allocation d’actifs dans le temps. Chez Dorval Asset Management, cette sélection de titres repose sur une approche « croissance à prix raisonnable » (GARP) permettant de sélectionner des sociétés en croissance dont la valorisation offre un potentiel d’appréciation. Cette approche est à mi-chemin entre une sélection de titres décotés par rapport à leur valeur intrinsèque (value) et de titres affichant des prévisions de croissance solides (growth). Au cours des deux dernières années, dans un contexte de politique de taux inédite pour lutter contre l’inflation, cette stratégie a montré son efficacité.

CORPO CORNER - Visioconférence le 21/09 à 10h30 : « Comment déléguer son exposition aux actions européennes ? »

Louis Bert, cofondateur de Dorval Asset Management et gérant des fonds Dorval Convictions et Dorval Convictions PEA, vous exposera sa vision des marchés et ses principales positions.

Inscrivez-vous en cliquant sur ce lien : https://teams.microsoft.com/registration/4ey1-OBYX0yLbVBLKh6o4A,JPypUXChEKiiDpsbVx6dg,Y3Ld-cKjUyA3jZR7-XRjA,09nFGo7gKkqi8TWAIAQT2A,UA8vdwewiUKndOLmtnfg3A,WkjTaUPO_kGCAhSTBxoB6w?mode=read&tenantId=f8b5ece1-58e0-4c5f-8b6d-504b2a1ea8e0&skipauthstrap=1